(M) RJ KING (libre, négociable).

now rumour has it.

▷ william c'est le genre de gars qu'on déteste mais que l'on rêverait d'être (ou d'avoir comme meilleur ami). c'est le type insupportable, toujours en train de jouer avec les nerfs de tout le monde, à prendre un plaisir malsain à jouer avec les gens. c'est le type qui illumine une soirée, le type qui rigole toujours trop fort. le type qui boit un peu trop. c'est le type qui est toujours parfait, sans jamais le vouloir. le type qui se fout de tout. le type qui sait toujours quoi faire, quoi dire. celui qui se fait toujours des amis. celui qui est toujours adulé. william c'est le connard que l'on rêve de devenir (surtout que ce bougre n'est pas un ado riche et stupide, il est aussi intelligent, talentueux, il pourrait devenir quelqu'un, s'il s'en donnait la peine). mais, malgré ce caractère plus ou moins insupportable, c'est aussi un ami extraordinaire, franc, doux, loyal. ce qui compense son immoralité, sa perversité et sa méchanceté.

someone like you.

▷ los angeles, maison des winston.
monsieur. une pause. monsieur... il est l'heure de se réveiller... jour après jour, la bonne essaye désespérément de me réveiller avant quatorze heure. jour après jour, je lui réponds par un grognement. me cache un peu plus profondément dans mes draps. et je soupire. elle patiente un peu. et j'attends qu'elle sorte. et dès qu'elle remet en route son aspirateur, je finis par la rejoindre dans la cuisine. je me dis toujours qu'elle a l'air bien trop vieille pour faire ce genre de métier. elle doit être épuisée. la pauvre. mais je m'en fou déjà. je me contente de plonger dans le frigidaire, essayant de retrouver ma bouteille de jus. je ne trouve pas celui qui me plaît. je suce des glaçons, en compensassion. tim ! tim, tim ! timmy boy ! j'hallucine. je me frotte les yeux, me tire les cheveux en arrière, gobe un glaçon. et je réalise que je n'ai pas d'hallucination. william est dans le jardin. je le regarde à travers la porte vitrée. je n'ai pas la force de le rejoindre jusqu'à sa chaise longue. mais il s'agite, me fait des signes. il m'exaspère. et finalement, mon corps fini par réagir. me voilà sur la chaise longue. il me pique mon verre. je lui pique quelques uns de ses glaçons à moitié fondu. bien dormi ? je lève les yeux au ciel. il me tape gentiment. je sais qu'il ne supporte pas qu'on soupire. je m'en fous pas mal, il fera avec. t'es là depuis quand ? je demande, totalement désintéressé. dix heure, du matin. je voulais être présent en cette grande journée ! je fronce vaguement les sourcils. je ne sais pas quel jour on est. je ne sais pas pourquoi cette journée aurait la moindre importance. ta copine a téléphoné. je croque un glaçon. ah ? demande-je. je lui ai expliqué que je t'accaparais pour la journée et que tu n'irais pas préparer sa fête. ça ne te dérange pas ? la réponse se compose d'un haussement d'épaules. je préfère m'allongeais confortablement. alors, pas trop stressé ? pourquoi serais-je stressé ? je souris. impossible d'être stressé, je prends trop de pilules pour ressentir le moindre stress. mais il a compris. tu as oublié ? les critiques de ton livre vont sortir aujourd'hui. j'ai dis à louis de nous apporter tous les journaux qui en parlent. je grimace. un long silence s'impose. on laisse le peu de vent fouetter nos peau laiteuses. je remarque que je suis en caleçons. bizarrement, william avait pensé à apporter son maillot de bain. si cette journée m'est dédiée, tu veux bien arrêter de reluquer le gars que j'ai moi-même embauché ? il est censé nettoyer ma piscine. pas te servir de spectacle. peut-être que je m'en fou au fond, parce que je suis très calme. mais le regard de cet employé, le sourire de william, tout ça m'exaspère. et j'attrape un joint.

▷ los angeles, restaurant.
enlève tes lunettes. je relève la tête de ma salade, que je ne mange pas. je grimace. je n'enlèverais pas mes lunettes. je ne veux pas la voir sans ce filtre. je ne peux pas supporter la lumière de ce soleil assomant. et ça me demanderait beaucoup trop de forces. je n'ai pas la moindre force. je suis faible. fatigué. épuisé, même. elle soupire. j'ai lu ta dernière interview. je sais qu'il est inutile de répondre, elle continuera par elle-même, mais j'ose un ah ?. tu va vraiment te remettre à écrire ? tu va vraiment publier un roman. un roman sur nous ? sur la bande ? j'attrape ma fourchette. ce qui me demande beaucoup de concentration. je ne sais déjà pas pourquoi ça la dérange. je suis désolé pour elle. pourtant, elle n'était apparu qu'une fois sur les cinq cents pages. pourquoi est-ce qu'elle est toujours énervée ? bien sûr, qu'il va encore écrire sur nous. enfin, peut-être pas sur toi. mais sur moi, il ne pourrait pas s'en empêcher. n'est-ce pas, timmy boy ? je frissonne. je n'aime pas ce surnom. mais je n'avais surtout pas remarqué que william s'était attablé à nos côtés. tu me commandes des ravioles ? je ne sais pas vraiment auquel je m'adresse. je m'en fiche pas mal, tant qu'on m'apporte de quoi manger. je reprends conscience plus tard, au cours de la conversation. j'ai lu ta dernière interview. ils disent que tu es amoureux de william. que je ne suis qu'une figurante dans ta vie. tu écrira, bien sûr, que c'est totalement faux. ce n'est pas une question. je ne réponds pas. william se contente de sourire, je sens son plaisir malsain se propager. n'est-ce pas ? insiste Helen. je relève la tête vers elle. je ne comprends rien. je suis fatigué. je me fou de tout. je voudrais que ce livre sorte. qu'elle me foute la paix. que le monde entier me foute la paix. et que mon père lise ce que j'ai écris à son sujet. laisse tomber Helen. suggère william. et je les laisse faire. ça va mal se finir, je le sais. une bande de cons, voilà ce qu'on est. toujours à s'entretuer. et à faire fuir les autres. quoi ? j'ose demander, innocent, lorsqu'on me redemande mon avis. est-ce que tu m'aimes ? ils ont posé la question en même temps. je les regarde. je ne répondrais pas. ce n'est même pas la peine, puisque Helen s'en va, pendant que william pose son bras sur le dossier de ma chaise. où sont mes ravioles ? demande-je après un silence pesant, au bord des larmes.

*

je crois que je vais partir, will. j'affirme cela d'une voix si faible, que je n'y crois même pas. lui non plus. il hausse les épaules. j'en ai marre de... tout ça... il me regarde, pas plus convaincu. je suis fatigué. j'en ai marre de tout le monde. j'en ai marre de voir Helen. j'en ai marre de ces soirées. j'en ai marre de toutes ces pilules que j'ingurgite. j'en ai marre de cette maison. j'en ai marre de ma mère. j'en peux plus de mon père. et... tu m'emmerdes. profondément. je vais me refaire une vie. le livre sort demain... je crois. ce sera un bon renouveau. ce sera parfait. tout sera parfait... je suis presque en larmes. je suis faible. je suis lâche. il le sait bien. je fuis tout ce qui va suivre la publication de ce nouveau livre. je fuis le peu de relations que j'ai. je fuis toutes attaches. je fuis.

william et tim vivent ensemble depuis toujours. ils ont grandi ensemble dans l'Upper East Side avant de déménager à LA. et ils ont toujours été tout l'un pour l'autre. ils forment l'un des plus solides duos. william est souvent considéré comme le leader, le gars exubérant qui s'est entiché d'un gentil petit copain avec qui discuter sérieusement quand il s'ennuie. mais en vérité, ils sont tout simplement complémentaires. le genre d'amitié où l'on se comprend sans avoir besoin de s'exprimer. le genre de relation fusionnelle qui devient assez malsaine avec le temps. le genre de relation qui ne laisse pas de place pour le monde extérieur. ils ne côtoient jamais vraiment leur entourage. et william est la raison de vivre de tim, la seule personne à vraiment le connaître, la seule personne à qui il est attaché - bien que william soit parfois réellement mauvais à son égard. bwef, pour plus d'information, ma fiche donne la couleur de leur relation